L’église Saint-Pantaléon de Saint-Sauveur
Au fil des siècles...
Un acte du cartulaire de Saint-Sernin établi en 972, fait état d’un legs de l’évêque de Toulouse
Uc au profit du monastère Saint-Sernin ; il s’agit entre Hers et Girou du territoire d’Orzalis et de son
église dédiée comme cela était alors courant, au « Saint sauveur du monde », le Christ.
(Ledit territoire prit le nom de son église à la fin du 11ème siècle)
Durant des siècles, l’église ne comprend qu’une nef à charpente apparente et une abside voûtée en
cul-de-four.
En 1570 elle est incendiée et partiellement démolie – toiture, chevet et clocher effondrés - suite aux
exactions de brigands, peut-être issus de l’armée protestante du comte de Montgomery présente à
Labastide-Saint-Sernin du 21 au 31 janvier… Le 15 septembre 1571 le parlement de Toulouse prend des dispositions pour restaurer les huit églises
endommagées de l’archiprêtré de Montastruc. Celle de Saint-Sauveur qui fait partie du lot, est pourvue
lors de sa reconstruction du clocher-mur encore visible aujourd’hui, lequel est identique à ceux des
églises de Bouloc (1510) et de Bruguières (1538) appartenant elles aussi aux chanoines de Saint-Sernin. Au début du 18ème siècle les chapelles Notre-Dame et Saint-Guillaume sont rajoutées de part et
d’autre de la nef originelle, conférant à l’intérieur de l’édifice un aspect cruciforme. Ladite nef se voit
coiffée d’une voûte en berceau plein-cintre en 1768. Au cours de la décennie 1830 le porche et le baptistère (devenu salle du trésor en 2002), sont
construits l’un jouxtant la chapelle Saint-Guillaume, l’autre mitoyen avec la chapelle Notre-Dame,
donnant à l’ensemble du bâtiment sa configuration actuelle.
La décoration picturale intérieure est effectuée une première fois en 1849 par Joseph Gayral, puis en
1971 par Régis Viallaret. En 1990 l’extérieur de l’édifice est l’objet d’un ravalement complet sous l’égide des Bâtiments de
France.
Les quatre autels visibles actuellement ont été installés aux dates suivantes : dans le chœur en 1780,
dans la chapelle N.Dame en 1837, dans la chapelle Saint-Guillaume en 1843. L’autel central, dans la
table duquel une phalange de saint Guillaume est incrustée, a été consacré le 14/12/1996 par Mgr Collini
archevêque émérite de Toulouse ; il est l’œuvre de Josette Chahian. La forme en coquille du bénitier en marbre, est remarquable dans la mesure où elle suggère que
l’église constituait une étape reconnue pour les pèlerins allant à Compostelle, via les cités de Cahors,
Montauban, Toulouse… À Saint-Sauveur les romieus pouvaient se recueillir auprès des reliques de saint
Guillaume, avant d’aller vénérer saint Saturnin à Toulouse puis saint Jacques en Galice. Le choix de ce
type de bénitier est vraisemblablement lié à l’initiative de l’Hôpital Saint-Jacques de Toulouse qui au
17ème siècle possédait à Saint-Sauveur, dans le fort derrière l’église, une grande loge où les pèlerins
avaient la possibilité de faire halte avant de poursuivre leur route. À son origine, date inconnue antérieure à 972, l’église est dédiée au Sauveur ; ensuite elle passe sous
le patronage de St Guillaume (mention textuelle de 1506) et enfin sous celui de St Pantaléon (rapport de
1643).
Qui était Saint Pantaléon ? Pantaléon est né et a vécu à Nicomédie (aujourd'hui Izmit, en Turquie, au nord de la mer de Marmara). Médecin, proche de la cour impériale, il se convertit et se mit tout
autant au service des pauvres que des riches. Découvert comme chrétien,
il fut sommé de renier le Christ. Après divers
supplices, il témoigna de sa foi et fut enfin décapité à Nicodémie le 27 juillet, en 305. Il appartient à la catégorie des saints 'anargyres', les sans
argent. Pour exercer son art, il n'attendait d'autre honoraire que
l'amour de Dieu, raison pour laquelle le Christ vint le visiter dans sa
prison et changea son nom en 'Pantaleïmon', le miséricordieux. Il est vénéré en Orient comme un médecin qui exerçait son art gratuitement.
Elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1979. Parmi les
huit cloches dont elle est pourvue, l’une des deux plus grosses, « pièce unique en Midi Pyrénées datée
de 1532 », est classée monument historique depuis 1926. Elle s’enorgueillit de posséder une petite relique de la Vraie Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ, mais également des
restes de saint Guillaume (755-812) , un cousin germain de Charlemagne, personnage historique de
premier plan durant une trentaine d’années notamment à Toulouse, en Aquitaine et en Catalogne…
Beaucoup seront étonnés d’apprendre que sous le pavement de la nef reposent les corps de 43
personnes dûment identifiées qui y furent inhumées entre 1612 et 1768…
Ecrit par S. LEANDRIS en décembre 2015
Sources Saint Pantaléon : www.nominis.cef.fr
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