L’église Saint-Martin de Bruguières
Il semble qu’il y avait à cet
endroit une église gothique, érigée au XI siècle. Un texte - datant de
1080 - mentionne qu’à cette époque cette église dépendait de l’Abbaye de
Moissac. Par la suite, elle fut rattachée à l’Abbaye de St Sernin.
Son architecture a subi de
nombreuses transformations au fil des siècles :
Un acte de 1511 évoque la
démolition de cet édifice et une nouvelle construction qui devait être achevée
8 mois plus tard… La fin de ces travaux n’eut lieu que 19 ans après, en
1538 ! il a fallu encore attendre 12 ans, soit 1550, pour son inauguration
ou plus exactement sa consécration.
L’église ne comportait à ce
moment-là qu’une nef simple à 3 travées sans chapelle et d'un
sanctuaire avec absides à pans coupés et deux
chapelles à gauche et à droite. Il y avait une grande fenêtre à meneaux style
renaissance de 5 m de haut et 2 m de large, et d’autres plus étroites.
En janvier 1570, l’église fut incendiée
par des mercenaires protestants venus de Montauban.
Lors de la reconstruction qui suivit,
un retable fut édifié derrière l’autel (en 1604).
On releva peu de modifications au
cours du 17ème siècle hormis la remise en état de la chaire en 1698.
Par contre, le 18ème siècle
donna lieu à davantage de transformations ; En 1765, lors d'une
visite officielle, le vicaire général avait trouvé l'église dans un tel état de
délabrement, qu'il menaça de la faire fermer si des travaux n'étaient pas
entrepris dans les 6 mois
Ainsi on restaura le plafond de
simple charpente puis on réaménagea les fenêtres.
La chapelle de St Eutrope fut réaménagée
en 1771 sur la droite et est toujours bien présente aujourd’hui. A l’époque de
son réaménagement, ce saint était alors l’objet d’une attention spéciale, avec
une grande confrérie de 650 membres. Une plaque au mur de cette chapelle
rappelle que Mr Toulza (un riche négociant) en fut le mécène.
La sacristie a dû, elle aussi,
être restaurée à cette époque.
La Révolution s’accompagna
ensuite de différentes dégradations : la statue de St Martin brisée, les cloches
jetées d’en haut, le clocher abîmé. Seule a été conservée la cloche de
l’horloge (datant de 1750).
Notons que l’église - après avoir
servi de salle de réunion et de temple décadaire - traversa sans trop de dommages
ces années troubles, contrairement à la chapelle Notre Dame de Grâce située en
haut de la côte qui, elle fût démolie. La
statue de Notre-Dame, qui avait été mise à l’abri en 1793, pris ensuite place
dans l’église en 1805.
De nouveaux travaux - financés
par Mr de Cucsac, bienfaiteur à l’origine de la maison de retraite de
Bruguières – furent ensuite entrepris ; de nouvelles chapelles ont été aménagées
côté cimetière, l’une dédiée à St François-Xavier et l’autre au Sacré-Cœur. St
François Xavier tomba par la suite en disgrâce, la statue de Notre Dame de
Grâce pris en effet sa place en 1835 et sa chapelle devient celle de Notre Dame.
Quelques années plus tard en 1839, le plafond plat de la nef
fût transformé en une voûte.
Ensuite en 1845, on décida d’une ouverture sous le
clocher alors que l’entrée se faisait sur le côté et non par le fond comme
actuellement. On installa la tribune supportée par 2 colonnes en pierre
monolithe. Et apparu alors un premier orgue. Après quelques péripéties, on
termina enfin, en 1862, la nouvelle entrée surmontée de la céramique dédiée à
Notre Dame. Côté droit, le local servant de mairie jusqu’en 1846, fût transformé
en chapelle St Vincent de Paul.
La structure de l’église que nous connaissons aujourd’hui
est telle depuis cette période.
En 1868, Théodore Puget installa l’orgue actuel.
Les fenêtres ont été refaites en 1872, bénéficiant de
nouveaux vitraux au style caractéristique de la fin 19ème. Puis en
1884, on restaura et crépit le clocher pour le protéger des intempéries.
En 1974, de grands travaux d’intérieur ont été entrepris : Le sol abaissé de 70 cm, donnant
plus de volume à la nef, Les
stalles de bois ont disparu, la décoration refaite sous la direction de R.
Vialaret dans une tonalité claire, s’accordant avec le nouvel autel de pierre,
pour donner un aspect sobre et moderne à l’ensemble.
Un petit musée a été installé dans l’ancienne entrée qui
servait de baptistère. Ce musée contient des objets liturgiques du 19ème,
mais surtout la statue de N.D. de Grâce vénérée depuis le 15ème
siècle.
En 2001, la rénovation extérieure a mis en valeur la brique
du plus ancien bâtiment de Bruguières. A cette occasion 3 nouvelles cloches ont
été installées au niveau du clocher-mur haut de 26 mètres, rejoignant les 6
autres plus anciennes.
L’année 2010 a vu la réfection de l’éclairage et la mise en
valeur lumineuse des vitraux et du clocher.
Qui est Saint Martin ?
Saint Martin a été un saint très
populaire en France depuis le Moyen-Age.
Martin est né en 317 en Pannomie (Hongrie actuelle). Il s’est retrouvé enrôlé
très jeune dans les légions Romaines en Italie et en Gaule.
Durant l’hiver 337, alors qu’il
se trouvait à Amiens, il rencontre un mendiant nu et grelottant de froid à qui
il donne la moitié de son manteau.
A noter que Martin ne pouvait donner que la moitié du manteau dont il était
propriétaire, l’autre appartenant à la légion romaine. La nuit suivant ce geste,
le christ lui apparaît, revêtu du demi manteau donné au pauvre.
En 339, Martin se fit baptiser et se consacra ensuite au Christ. Il devint
Evêque de Tours, tout en continuant à vivre en moine au monastère de Noirmoutier.
Il meurt le 11 novembre 397 après avoir réalisé de nombreux miracles.
Son tombeau fera immédiatement
l’objet d’un pèlerinage trés populaire. La chape de Saint-Martin constituait la
plus précieuse relique du sol de France et les rois mérovingiens et
carolingiens en firent un symbole de leur dynastie.
Saint Martin est fêté le 11 novembre
Il est le patron de la France, des soldats, des mendiants et des hôteliers.
Saint Martin est le premier saint à être vénéré
sans avoir subi le martyre.
Découvrons la décoration de cette
église :
- L'autel
est composé d'une dalle de pierre de Provence posée sur un rouleau de granit du
Sidobre
-
Dans
la chapelle de St Eutrope, un buste -
datant de 1677 est installé au-dessus de
l'autel en marbre.
Le musée de l'église
contient des trésors liturgiques et archéologiques : sarcophage mérovingien du
IVe siècle, une hache en pierre polie vieille de 4 000 ans, un hachoir de 300
000 ans, des vêtements, l'ancienne horloge de l'église, un livre sur l'histoire
de Bruguières (XVIIe)... l'élément le plus remarquable de ce musée est une
statue polychrome du XIVe siècle, représentant Notre Dame de Grâce (à l'origine
du pèlerinage).
-
La
chapelle dédiée à St François-Xavier
-
La
chapelle consacrée au Sacré-Coeur.
-
Un
chemin de croix, œuvre de Sœur Mercédès de Dourgne a trouvé sa place dans
l’église en 2015.
Sources : Archives départementales HG /Gallica
Marie-Christine R et Jean-Marie P