La
fondation de l’église Saint Médard de Fenouillet remonte au moins au
12ème siècle.
Au fil des siècles, des hommes et des femmes sont venus y
recevoir les sacrements de toute vie chrétienne et c'est toujours très émouvant
de penser aux générations qui nous ont précédés et aussi à celles qui nous
succéderont. Cette
église était à l’origine assez isolée ; située pratiquement à mi-chemin
des deux villages de Fenouillet et Gagnac, alors réunis au sein d’une même
paroisse.
Cette
église est mentionnée dans une bulle du Pape Alexandre III datant de 1175, sous
le nom de l'église "Sancti Medardi de Fenoleth" précisant qu’elle
fait alors partie des possessions de l’Abbaye de St Sernin. En 1237, elle sera
ensuite rattachée au chapitre de Saint Etienne.
Le
saint patron de l'église de Fenouillet est Saint Médard.
Qui
est donc Saint Médard ?
Son père s’étant, peu avant la naissance de son fils
et sous l’influence de sa femme, converti au christianisme, c’est donc tout
naturellement que Médard, qui naît en 456 en Picardie, est élevé dans l’amour
de Dieu et du prochain. Dès son plus jeune âge, il manifeste de la compassion
pour les plus démunis et se fait connaître par la sainteté de sa vie ; on
raconte qu’un jour il a donné son habit, pourtant fait des propres mains de sa
mère, à un pauvre aveugle ; qu’un autre jour, il a donné un des chevaux
appartenant à son père, à un voyageur dont le sien était mort. Sa charité
grandit avec l’âge et il fait ensuite des études ecclésiastiques. Il est dit
qu'il aurait assisté au baptême de Clovis en 496. En 530, il devient évêque de
Vermand avant que le siège épiscopal ne soit transféré à Noyon. En 532, il
devint également évêque de Tournai ; ce qui permis le rapprochement et
l'unification des 2 diocèses. C'est en 545 que Médard mourut à Noyon et ses
reliques furent transportées prés de Soissons où fut érigée l'abbaye St Médard.
La Saint-Médard est fêtée le 8 juin. C’est le Patron
des cultivateurs. On reconnaît également à ce Saint la vertu de guérir toutes espèces de maladies.
Son architecture évolue au fil des siècles ;
cette église de Fenouillet subissant de nombreux dommages au fil du temps.
En 1514, étant considérée en mauvais état, sa
reconstruction va alors être mise en œuvre.
Le clocher qu’on lui adjoint va ensuite avoir une
histoire mouvementée :
En 1540, la partie supérieure est bâtie avec des
briques provenant de la tuilerie du Petit Paradis (entre Bruguières et
Lespinasse). Le clocher y loge 2 cloches. La partie inférieure du clocher
(de 7,2 m x 4,5 m) forme encore la base du clocher actuel. On y prévoyait la
construction d’une flèche en forme d’aiguille, lors de sa restauration en 1550,
une expertise montre que cette base ne la supporterait pas. L’ensemble mesurait
déjà 27 ,5 m soit 10 de plus qu’aujourd’hui !
En 1553, trois ans après sa reconstruction, un
incendie détruit la charpente et les cloches. Tout est reconstruit en
1563.
Malheureusement peu après, l’isolement de l’église lui
est fatal lors du passage des bandes armées protestantes en 1570 ; l’église
est brûlée, ne subsistent alors que les murs. Elle est reconstruite après
les guerres de religion, à la fin du 16ème siècle.
Ce
clocher qui comporte alors 4 cloches, nécessite de fréquentes réparations. Il
est même l’objet de conflits entre le recteur et la population comme en 1670 où
il ne sonne plus. Lors de la Révolution on réquisitionnera 3 cloches. Elles retrouveront
leur place en 1845 et 1852. Les 4 cloches datant du milieu du XIXe siècle - et
toujours en place à ce jour - sont disposées sur 3 niveaux dans le clocher.
En 1866, on percera de nouvelles ouvertures, notamment
les 3 fenêtres ogivales dans le chœur avec de nouveaux vitraux. Le porche
date de cette époque également. En 1883, la foudre frappe le clocher, nécessitant
d’importantes réparations. Plus tard ce vieux clocher menace de tomber en ruine ;
aussi en janvier 1927, le Conseil Municipal décide de fermer l’église. L’ancien
clocher est alors démoli et remplacé par une tour de brique, terminée par une
terrasse bétonnée.
Le nouveau clocher, au toit plat, culmine à 17 m. Il faudra
attendre le 19 février 1989 pour qu’une immense grue y dépose une couverture à
4 pans, copie de l’ancienne toiture, surmontée de la croix.
Les dernières rénovations importantes (chauffage par
le sol, ajout d’une tribune) ont eu lieu en 1996. Un orgue électronique est
installé depuis 2013.
Découvrons la décoration de cette église : s L’église est constituée d’une
seule nef à 3 voutes.
s
Le bénitier, rappel de notre
baptême, a une forme originale, peu commune.
s
Les fonds baptismaux sont situés
au fond de l'église et semblent avoir été construits dans un premier temps à
l'extérieur puis « rattachés » au corps du bâtiment. Traditionnellement
le baptistère est situé à l'entrée de l'église, implantation symbolique de
l'initiation chrétienne qui mène du baptistère vers l'autel, du baptême vers
l'eucharistie. Ces fonds baptismaux abritent un très beau vitrail représentant
le baptême du Christ.
s
Dans le chœur, des fresques -
datant probablement de la fin du 16ème siècle - relatent la passion
du Christ.
s
La chapelle Notre Dame, côté
gauche, fût ouverte en 1677 suite à un legs de Mr Messau.
s
Une statue de la Sainte Vierge
accueille les visiteurs qui trouvent là, un lieu de recueillement intime tout
en voûtes et briques roses.
s
La chapelle de droite dédiée à St
Médard, fût ajoutée en 1691 grâce à Mr Barancy. Un magnifique retable y a été
installé en 1714.
s
Les autels de marbre sont de 1853
et 1856.
s
Depuis 1931 sont inscrits au
classement de l’inventaire des Monuments Historiques, le retable de la chapelle
St Médard, la porte du reliquaire et le lustre en bois doré de la nef.
s
On retrouve également un
buste de Saint-Médard au-dessus du porche d'entrée et sa représentation sur un
vitrail du XIXème siècle.
Comme l'écrivait un
instituteur en 1885 sur une monographie de Fenouillet : "Cette église
est d'une simplicité d'architecture tout à fait évangélique et d'une exiguïté
extraordinaire comparativement à l'étendue de la paroisse."
Sources :
Archives
Départementales de la Haute-Garonne "L'histoire
de Fenouillet" A. Navelle Jean-Marie
P, Marie D, Marie-Christine D
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