Ensemble paroissial de Bruguières-Fenouillet

Diocèse de Toulouse

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Si l'histoire de l'église Saint-Médard de Fenouillet m'était contée...
Par cec**********.fr le 18/02/2024 16:40:17:00, cet article a été lu 179 fois.


La fondation de l’église Saint Médard de Fenouillet remonte au moins au 12ème siècle. 

Au fil des siècles, des hommes et des femmes sont venus y recevoir les sacrements de toute vie chrétienne et c'est toujours très émouvant de penser aux générations qui nous ont précédés et aussi à celles qui nous succéderont.

Cette église était à l’origine assez isolée ; située pratiquement à mi-chemin des deux villages de Fenouillet et Gagnac, alors réunis au sein d’une même paroisse.

Cette église est mentionnée dans une bulle du Pape Alexandre III datant de 1175, sous le nom de l'église "Sancti Medardi de Fenoleth" précisant qu’elle fait alors partie des possessions de l’Abbaye de St Sernin. En 1237, elle sera ensuite rattachée au chapitre de Saint Etienne.  

Le saint patron de l'église de Fenouillet est Saint Médard.

Qui est donc Saint Médard ?

Son père s’étant, peu avant la naissance de son fils et sous l’influence de sa femme, converti au christianisme, c’est donc tout naturellement que Médard, qui naît en 456 en Picardie, est élevé dans l’amour de Dieu et du prochain. Dès son plus jeune âge, il manifeste de la compassion pour les plus démunis et se fait connaître par la sainteté de sa vie ; on raconte qu’un jour il a donné son habit, pourtant fait des propres mains de sa mère, à un pauvre aveugle ; qu’un autre jour, il a donné un des chevaux appartenant à son père, à un voyageur dont le sien était mort. Sa charité grandit avec l’âge et il fait ensuite des études ecclésiastiques. Il est dit qu'il aurait assisté au baptême de Clovis en 496. En 530, il devient évêque de Vermand avant que le siège épiscopal ne soit transféré à Noyon. En 532, il devint également évêque de Tournai ; ce qui permis le rapprochement et l'unification des 2 diocèses. C'est en 545 que Médard mourut à Noyon et ses reliques furent transportées prés de Soissons où fut érigée l'abbaye St Médard.

La Saint-Médard est fêtée le 8 juin. C’est le Patron des cultivateurs.

On reconnaît également à ce Saint la vertu de guérir toutes espèces de maladies. 


Son architecture évolue au fil des siècles ; cette église de Fenouillet subissant de nombreux dommages au fil du temps.

En 1514, étant considérée en mauvais état, sa reconstruction va alors être mise en œuvre.

Le clocher qu’on lui adjoint va ensuite avoir une histoire mouvementée :

En 1540, la partie supérieure est bâtie avec des briques provenant de la tuilerie du Petit Paradis (entre Bruguières et Lespinasse). Le clocher y loge 2 cloches. La partie inférieure du clocher (de 7,2 m x 4,5 m) forme encore la base du clocher actuel. On y prévoyait la construction d’une flèche en forme d’aiguille, lors de sa restauration en 1550, une expertise montre que cette base ne la supporterait pas. L’ensemble mesurait déjà 27 ,5 m soit 10 de plus qu’aujourd’hui ! 

En 1553, trois ans après sa reconstruction, un incendie détruit la charpente et les cloches. Tout est reconstruit en 1563. 

Malheureusement peu après, l’isolement de l’église lui est fatal lors du passage des bandes armées protestantes en 1570 ; l’église est brûlée, ne subsistent alors que les murs. Elle est reconstruite après les guerres de religion, à la fin du 16ème siècle.

Ce clocher qui comporte alors 4 cloches, nécessite de fréquentes réparations. Il est même l’objet de conflits entre le recteur et la population comme en 1670 où il ne sonne plus. Lors de la Révolution on réquisitionnera 3 cloches. Elles retrouveront leur place en 1845 et 1852. Les 4 cloches datant du milieu du XIXe siècle - et toujours en place à ce jour - sont disposées sur 3 niveaux dans le clocher.

 

En 1866, on percera de nouvelles ouvertures, notamment les 3 fenêtres ogivales dans le chœur avec de nouveaux vitraux. Le porche date de cette époque également.

En 1883, la foudre frappe le clocher, nécessitant d’importantes réparations. Plus tard ce vieux clocher menace de tomber en ruine ; aussi en janvier 1927, le Conseil Municipal décide de fermer l’église. L’ancien clocher est alors démoli et remplacé par une tour de brique, terminée par une terrasse bétonnée. 

Le nouveau clocher, au toit plat, culmine à 17 m. Il faudra attendre le 19 février 1989 pour qu’une immense grue y dépose une couverture à 4 pans, copie de l’ancienne toiture, surmontée de la croix.

Les dernières rénovations importantes (chauffage par le sol, ajout d’une tribune) ont eu lieu en 1996. Un orgue électronique est installé depuis 2013.

Découvrons la décoration de cette église :

s  L’église est constituée d’une seule nef à 3 voutes.


s  Le bénitier, rappel de notre baptême, a une forme originale, peu commune.

s  Les fonds baptismaux sont situés au fond de l'église et semblent avoir été construits dans un premier temps à l'extérieur puis « rattachés » au corps du bâtiment. Traditionnellement le baptistère est situé à l'entrée de l'église, implantation symbolique de l'initiation chrétienne qui mène du baptistère vers l'autel, du baptême vers l'eucharistie. Ces fonds baptismaux abritent un très beau vitrail représentant le baptême du Christ.

s  Dans le chœur, des fresques - datant probablement de la fin du 16ème siècle - relatent la passion du Christ.

s  La chapelle Notre Dame, côté gauche, fût ouverte en 1677 suite à un legs de Mr Messau.

s  Une statue de la Sainte Vierge accueille les visiteurs qui trouvent là, un lieu de recueillement intime tout en voûtes et briques roses.

s  La chapelle de droite dédiée à St Médard, fût ajoutée en 1691 grâce à Mr Barancy. Un magnifique retable y a été installé en 1714.

s  Les autels de marbre sont de 1853 et 1856.

s  Depuis 1931 sont inscrits au classement de l’inventaire des Monuments Historiques, le retable de la chapelle St Médard, la porte du reliquaire et le lustre en bois doré de la nef.

s  On retrouve également un buste de Saint-Médard au-dessus du porche d'entrée et sa représentation sur un vitrail du XIXème siècle.


Comme l'écrivait un instituteur en 1885 sur une monographie de Fenouillet :

"Cette église est d'une simplicité d'architecture tout à fait évangélique et d'une exiguïté extraordinaire comparativement à l'étendue de la paroisse."

 





Sources :

Archives Départementales de la Haute-Garonne

"L'histoire de Fenouillet" A. Navelle

Jean-Marie P, Marie D, Marie-Christine D