Vendredi 10 février, les évêques de France demandent aux fidèles de jeûner et de prier pour le respect de la vie humaine.
Une date symbolique
- C'est la veille de la fête de Notre-Dame de Lourdes que tombe cette journée.
- C'est aussi le 11 février que l'Eglise appelle, depuis 1992, à prier pour les malades.
- Et c'est le dimanche le plus proche de cette date - le 12 février en 2023 - qu'on prie chaque année pour la santé.
Une action de sensibilisation
Cette journée
s'inscrit dans le cadre de la réflexion sur la fin de vie lancée par le
gouvernement en 2022, réflexion susceptible d'aboutir à une nouvelle
révision des lois de bioéthique et sur le "suicide assisté".
Du "droit à mourir" au "droit à vivre"
Dans ce contexte, les évêques ont publié une lettre pastorale sur la mort le 8 novembre 2022 dans laquelle ils invitent chacun de nous à choisir la vie.
Extrait :
L’aide active à vivre
Nos
paroles seront peut-être de peu de poids face aux opinions apparemment
dominantes. Pourtant, bon nombre de nos concitoyens s’interrogent devant
la question radicale de la mort : « Ô mort, où est ta victoire ? » Ils
voudraient tellement que la victoire soit à la vie ! Notre engagement à être ensemble serviteurs de la vie est
la réponse à l’appel que Jésus nous adresse en proposant l’attitude du
bon Samaritain : « Va, et, toi aussi, fais de même » (Lc 10,37).
Sans
doute avons-nous à examiner les modalités de la prise en charge
personnelle et collective des personnes âgées, afin de leur proposer les
meilleures conditions d’une fin de vie digne et d’une bonne approche de
la mort. Il serait bon de nous instruire les uns les autres, de nous
aimer en vérité et, osons le dire, de nous préparer, sans crainte, à
bien mourir.
Il
convient que chacun se prépare à la maladie et à la mort. On ne le fait
pas en s’angoissant, en imaginant le pire, mais en apprenant à profiter
de chaque instant pour se rapprocher de Dieu et des autres. Demandons
la grâce de comprendre qu’être dépendant n’est pas une déchéance : la
condition humaine est belle dans le fait même que nous sommes dépendants
les uns des autres. Il y a des moments dans la vie où chacun donne
beaucoup, et d’autres où chacun a à recevoir avec reconnaissance.
Gratitude et espérance
À
ceux qui sont au service de la fin de vie de personnes fragilisées, que
ce soit à court terme ou à moyen terme, qu’elles soient âgées ou non,
qu’elles soient peut-être des jeunes ou des enfants, nous voulons redire
les mots de saint Paul en conclusion de sa prédication sur la
résurrection :
«
Mes frères bien-aimés, soyez fermes, soyez inébranlables, prenez une
part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur, car vous savez que,
dans le Seigneur, la peine que vous vous donnez n’est pas perdue » (1 Co
15,58).
Nous
vous invitons à faire vôtre ce grand chapitre 15 de la Première Lettre
aux Corinthiens sur la résurrection du Christ et sur la résurrection des
morts. Nous vous invitons à le
méditer en priant l’Esprit Saint de donner à notre société la joie de
choisir la vie, de choisir l’aide active à vivre et à bien mourir. Nous vous confions cette Parole de Dieu « afin que vous débordiez d’espérance » (Rm 15,13).
«
Rendons grâce à Dieu qui donne la victoire par notre Seigneur Jésus
Christ » (1 Co 15,57), exhorte saint Paul. Nous rendons grâce pour les
soignants, les aidants, les aumôniers des hôpitaux et des EPHAD, pour le
personnel dévoué, les bénévoles et les visiteurs bienfaisants de nos
parents et amis en établissements de santé, et pour les frères et sœurs
qui tiennent la main de ceux qui nous quittent, souvent en leur
demeurant proche dans le silence. Tous contribuent à la victoire de la
paix ! Combien de témoins nous révèlent la fécondité de l’attention aux
mourants pour que la paix advienne dans leur âme, et aussi dans le cœur
de leurs proches !